
Solidité économique confirmée et investisseurs au rendez-vous
Aidé par le boum du tourisme, le Portugal a réussi à dynamiser son économie, tout en travaillant au redressement de ses finances publiques et à la remise en place de politiques sociales.
La note de BBB- attribuée en septembre 2017 au Portugal par l’agence de notation américaine Standard & Poor’s a été relevée à BBB/A-2, ce 15 mars 2019. Cette décision marque la fin de la traversée du désert par le pays et certifie la confiance dans la stabilité de la politique économique menée. Dégager un excédent budgétaire d’ici à 2020 est ainsi qualifié de « crédible » par l’agence de notation. Le déficit de 0,6 % en 2018 est prévu ramené en 2019 à 0,2 %, l’excédent budgétaire primaire estimé supérieur à 3 % du PIB et le taux d’endettement situé « sur une ferme pente descendante ». La croissance devrait évoluer dans une fourchette de 1,5 % à 1,7 % entre 2019 et 2021. C’est donc une réussite indéniable pour Antonio Costa, le Premier ministre. Arrivé au pouvoir en 2015 et observé avec méfiance par les marchés, il est parvenu néanmoins à tenir ses promesses de politique sociale (relèvement du SMIC, des retraites, des salaires du secteur public), tout en respectant les engagements du pacte de stabilité budgétaire pris. Ainsi redynamisé, le Portugal attire à nouveau les investisseurs, notamment chinois. Une OPA de plus de 9 milliards a d’ailleurs été réalisée par le groupe public China Three Gorges (CTG) sur l’EDF portugais dont il est déjà le premier actionnaire avec la détention de 23,27 % du capital. L’objectif de cette OPA est sans ambiguïté et vise une prise de contrôle à hauteur d’au moins 50 % ! Ce qui n’est pas sans « agacer » les Etats-Unis inquiets d’autant plus de cette forte implication chinoise dans les actifs portugais, qu’elle s’est accompagnée dans le même temps d’une OPA sur la filiale EDP Renovaveis, présente notamment sur le marché éolien américain. Face à ces « affrontements », le gouvernement portugais choisit de botter en touche et de « laisser le marché fonctionner ! ».De son côté, le boum du tourisme continue à faire fondre le chômage. De 17,7 % en 2013, le chiffre de celui-ci est tombé à 7,1 % en 2018 !